Activation
d'un réseau en classe

Cette page s'adresse aux enseignantes et enseignants de niveau collégial qui cherchent à dynamiser le réseau des étudiants et étudiants qui composent leurs classes.

OBJECTIFS

Ce que nous souhaitons

Nous cherchons à démontrer les bienfaits de l’implantation et l'activation, par un enseignante ou enseignant, d’un réseau dans sa classe, avec ses étudiants de niveau collégial.

Vous vous demandez

Pourquoi?


+ Les avantages

    Les avantages principaux à l'implantation d'un réseau d'apprentissage dans sa classe nous semblent être :
  • L'augmentation de la motivation intrinsèque, ce qui rend l'apprenant plus actif dans son apprentissage;
  • Des apprentissages plus nombreux et plus significatifs, ce qui permet à l'apprenant de faire plus de liens entre les compétences développées (transfert et application des compétences);
  • L'augmentation du sentiment de compétence et d'autonomie;
  • L'augmentation générale des résultats scolaires et des performances académiques;
  • L'augmentation des compétences sociales, incluant le sentiment d'appartenance à un groupe.

- Les conditions

    Il est également important de mentionner que ces avantages incluent aussi certaines conditions.

    Pour qu'un réseau soit bénéfique:
  • Il faut que les enseignants soient impliqués dans l'implantation et le développement de celui-ci;
  • Il faut que les apprenants soient actifs dans l'évolution dudit réseau.

  • Ces deux conditions amènent nécessairement une refonte des stratégies pédagogiques traditionnelles employées par les enseignants, sujet que nous abordons ci-dessous.

Et comment faire?


Nous vous proposons quelques pistes qui, une fois adaptées à votre classe, pourraient permettre d'activer un réseau entre vos étudiants.

POUR L'ENSEIGNANT

L’enseignant doit se plonger dans un certain état d’esprit. Pour rompre avec l’enseignement traditionnel, il doit entre autres faire confiance aux étudiants. Il faut leur renvoyer la responsabilité d’apprendre. Pensez à formuler des questions qui vont dans ce sens. Par exemple : Comment avez-vous découvert cela?, Qu’allez vous faire ensuite? ou De quelle façon êtes vous parvenu à cette réponse?. Il faut que l'enseignant explique clairement son changement de posture aux étudiants, pour que ces derniers en deviennent des acteurs importants. L'enseignant devra indiquer aux étudiants ce qu'il attend d'eux : il voudra obtenir leur engagement clair et complet. L'enseignant devrait cesser de s'appuyer uniquement sur l'autorité; la responsabilité du groupe devrait d'abord revenir à ce dernier.

POUR LES ÉTUDIANTS

Les étudiants devront comprendre et accepter une approche et un mode de fonctionnement différent de ce à quoi ils sont habitués, même si cela peut être déstabilisant. Ces apprenants devront abandonner le rôle traditionnel de l'étudiant passif pour devenir des membres actifs d'une communauté. Ils devront aussi accepter que leur enseignant puisse devenir un étudiant et les étudiants, quant à eux, puissent devenir des formateurs.

Les étudiants devraient être encouragés à partager leurs expériences, leurs idées et leurs intuitions, sans contrainte et sans avoir peur du jugement des autres. On veut, au final, renforcer le sentiment de confiance que les étudiants ont entre eux.

DANS LA CLASSE

Plusieurs activités et manières de fonctionner vous permettront d'activer un réseau d'apprentissage dans une classe. Nous pensons à miser davantage sur l'autoévaluation et l'évaluation par les pairs. Des méthodes d'apprentissage par projets complexes favoriseraient la mise en place d'une communauté; l'apprentissage actif, les situations authentiques et les activités interdisciplinaires devraient aussi être envisagées.
Surtout, la classe devrait être repensée. Si la formule séminaire est un bon point de départ, pourquoi ne pas aussi mettre de côté le bureau de l'enseignant et laisser les étudiants organiser leurs espaces de travail? Encore mieux, pourquoi ne pas parfois sortir de la classe pour vraiment laisser place à la créativité.

Quelques Témoignages

Des étudiants et des étudiantes de niveau universitaire ayant pu expérimenter un cours résolument axé vers l'apprentissage en réseau ont accepté de témoigner de leurs expériences personnelles.

Carolann Claveau

Conseillère pédagogique, St-Félicien

« J'ai retiré beaucoup de l'expérience, de voir le mécanisme, comment ça fonctionne. De constater comment ça fonctionne un réseau d'apprenants. Il y avait beaucoup de personnes qui venaient d'horizons différents, très différents. Mais de voir tout ça fonctionner ensemble, autour d'un but commun, d'une façon totalement éclatée, pour nous qui venions de milieux différents, ça m'a complètement fascinée. J'ai vu qu'on pouvait faire l'éducation autrement. Sortir de la structure, du cadre qu'on connaît. Le gros avantage du réseau, c'est la force du côté social, humain. De la solidarité. Ça nous force justement à sortir de notre projet individuel et à s'ouvrir à quelque chose de plus collectif. »

« Je me suis trouvée plus attentive, peut-être, à ce que mes collègues de classe pouvaient vivre, dans ce cours comme dans les autres. C'est un gros avantage pour le groupe si tout le monde choisit de contribuer, de participer. »

Gesly Eliscar

Enseignant, France

« L'apprentissage en réseau permet de « démultiplier » la connaissance. Ça redonne une autre vision de ce que peut être une classe, finalement. Parce que le réseau peut être une classe, à condition que ce soit ammené, piloté de manière adéquate. Il faut quelqu'un pour l'animer, le stimuler, à quelque part. Il faut un animateur: ça peut être l'enseignant comme ça peut être un étudiant. »

« Ce que j'ai retenu de cette expérience, ce serait la manière dont fonctionne un réseau, d'une part, et, d'autre part, la manière dont se met en place le réseau. Il y a toutefois quelques pièges à éviter. Noter la participation des étudiants est-elle pertinente, au final? Je me pose la question. » « Pour stimuler ce réseau, il faut trouver ce qui va motiver les étudiants à agir, les besoins de chacun. Une fois qu'on a identifié ces besoins, il s'agit d'aller chercher les outils, à quelque part, pour y répondre. Déjà, ça veut dire avoir une bonne idée des personnes qui font partie du réseau et ce dont elles ont véritablement besoin. »


Séverine Parent

PhD en Éducation et chargée de cours, Québec

« Dans un cours comme celui-ci, on axe plus sur l’apprentissage, le nôtre, celui avec les autres, et celui des autres. »

« Il y a certainement une période d’adaptation. Je pense que pour la plupart de ceux qui vivent un cours comme celui-ci, il y a un avant et un après. Ça ne veut pas dire que tout le monde va changer sa façon de faire, mais je pense qu’on va y réfléchir longtemps et y référer longtemps, aussi.

Ce qui est transférable, c’est de faire les choses autrement. Ou virer les choses à l’envers. [...] C’est sur que de ‘virer de bord les choses’, ça demande un peu plus d’énergie et de temps. Cela dit, je pense que ça se fait dans tous les milieux. Quand on veut, on peut. »

Nicolas Poulin-Gagné

Enseignant, Thetford Mines

« Ça demande une réorganisation totale de notre conception des apprentissages. Ça ne fonctionne plus, de s’assoir et d’attendre que le professeur prenne les devants. C’est à nous, en tant que groupe d’étudiants, de faire preuve de leadership. Malheureusement, depuis le début du primaire, nous ne sommes pas habitués à ce genre de formation, alors qu’elle devrait être tout à fait naturelle. La confrontation elle-même est confrontante! »

« Appliquer les principes d’une communauté, dans ma future pratique d’enseignant au collégial... c’est tentant. Mais probablement impossible. Trop de facteurs externes empêche l’implantation d’une grande communauté. Mais rien n’empêche de tirer à profit certains éléments d’un réseau, comme, entre autres, favoriser le développement de l’autonomie des étudiants par le travail collaboratif. »

Notre questionnaire

Répondez à ces quelques questions inspirées des outils du CTREQ pour établir où vous en êtes dans l'établissement d'un réseau dans votre classe.



Finalement, quelques

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